Djala^l ud-Di^n Rumi^ et le raconte de Ali^

L'un des plus grandes mai^tres spirituels du sufisme, Djala^l ud-Di^n-Rumi^ - cet extraordinaire voyant qui parlait, au XIII siècle, de l'atome en termes que ne désavouerait pas un physicien nucléaire - nous raconte, dans sa vaste théodicée, le Mathnavi^, une parbole qui vient illustrer un dépaysement, un décentrement spirituel. Un certain Alì de Baghdad, nous raconte-t-il, ayant dilapidé son héritage et prie Dieu de l'aider, vit en songe qu'en trésor était caché dans le sol, en un certain endroit de la ville du Caire. Il se rendit donc dans cette ville, reconnut le lieu qu'il avait aperçu en re^ve, et se préparait à creuser la terre quand une patrouille de police l'arre^ta et finit par lui faire avouer que s'il ro^dait dans les rues en dépit du couvre-feu, c'était pour rechercher un tréor vu en songe. Le lieutenant de police se moqua de lui. Ali, rentré chez lui, dé couvrit dans sa propre demeure les richesse qui mettaient fin à sa misère. Mais il lui avait fallu s'expatrier pour le découvrir. Au terme du périple auquel Rumi^ nous convions, peut-e^tre nous trouverons-nous le trésor de sagesse et d'amour caché au plus secret d'une culture qui ne nous est pas familière. Ceci vaut pour chaque pèlerinage; à plus forte raison quand il s'agit de l'Islam, objet, depuis des siècles, d'une méconnaissance bien plus dangereuse que l'ignorance. Sans me^me parler des jugements simplistes qui nous heurtent à tout moment (l'Islam c'est la religion des Arabes ou celle de la guerre sainte, etc) nous n'en voulons pour exemple que cette affirmation reprise à l'envi: Dieu serit, pour les muulmans, un despote arbitraire et terrible. Il suffirait pourtant, au lieu de se reporter sans cesse à des ouvrages désuets et polémiques, de lire ou d'écouter un seul instant les textes, les priéres islamiques, pour y entendre la voix me^me de la tendresse, de la compassion, de la miséricorde: n'est-ce par ces attributs qu'Allah Se désigne Lui-me^me dans le Qora'a^n?
Casalino Pierluigi, 15.08.2014