La Philosophie est et demeure interroger.

Philosopher est et demeure interroger. C'est était vrai pour Socrate et, mutatis mutandis, cela l'est pour nous: Mais à l'invers de ce qui se passait alors, il faut questionner le questionnement, et non pas se deriger en toute ha^te vers la réponse, comme si c'était possible, comme en science ou, à défaut, se plaindre que c'est impossible, et se lamenter. Le nihilisme et le positivisme ont ceci en commun qu'ils ne questionnent d'ailleurs jamais. Ce qu'est et doit e^tre le répondre est une évidence. Quelle est cette conception? Un problème est un défaut, une lacune, un obstacle, une difficulté, seule compte la réponse qui permet de le faire disparai^tre. En science, c'est possible: la question des lois de la gravitation est posée et résolue par Newton, plus personne ne la posera donc plus. Par contre, la liberté, la vérité, la justice, la mort, pour ne prendre que quelques problèmes phoilosophique parmi d'autres, continuent d'alimenter les débats comme au premier jour. Faute de pouvoir les résoudre, faut-il simplement aller voir ce qu'en dit un Spinoza ou un Platon? Faute de pouvoir y répondre, faut-il conclure que la philosophie est désormais impossible, qu'il n'y a plus de fondement pour trancher entre A et non-A, que tout vaut tout, que l'opinion et le subjectivisme sont désormais la vérité de l'Occident? S'il n'y a plus de fondement, parce que Dieu est mort ou ne répond plus aux attentes des hommes depuis Auschwitz, que la conscience telle que l'a mise en avant Decartes ne peut plus rien fonder, étante elle me^me traversée par des courants inconscients, issus de l'Histoire pour Marx ou des traumatismes de l'enfance de Freud, alors, pluto^t que constamment renoncer, osons chercher un nouveau fondement. Comme le philosophe l'a toujours fait quand il s'est trouvé confront au scepticisme, à la doxa, à la crise. Si l'on pose la question du fondement, sans préjuger de ce qu'il doit eétre, Dieu, homme, proposition ou quoi que ce soit d'autre, on ne peut dire que ceci: la seule réponse possible et vrai à la question du fondement, c'est le questionnement lui-me^me, car toute autre réponse le présupposerait, comme une réponse présuppose la question dont elle est la réponse. Nous avons ainsi trouvé notre nouveau point de départ, et comme on le voit aisément, il est conforme au message philosophique éternel, lancé jadis par Socrate, et que l'on a malheureseument oublié dès Platon. Avec le questionnement, on n'est plus ni dans le projet antique, centre sur l'E^tre, et en suite, au Moyen A^ge, sur l'e^tre supre^me, ni dans le projet moderne, qui fait tout pour partir de sujet, de l'homme. On est au-delà de ces deux points de vue, qui contiennent chacun leurs apories. Pur l'un, c'est le mystère de l'accès à l'e^tre; et pout l'autre, c'est l'absence d'assurance que la subjectivité s'enracine dans une réalité qui est, et sourtout qui est au-delà d'elle. Le subjectivisme et le dogmatisme font ainsi échouer ces appoches, en les tuant, Nietzsche, Marx et Freud nous ont obligés, des les siècle passé, à les dépasser, et à trouver une nouvelle assise à la pensée.
Casalino Pierluigi, 29.12.2014