Russie, 1905

Les désordres se son multipliés en Russie au cours de l'été de 1905; à l'automne, ils s'étendaient à tout l'Empire, variant de caractère et d'intensité selon les régions dans lesquelles ils se produisaient. En Finlande, le mouvement était purement politique. La Finlande nèétait rattachée à la Russie que par un lien personel: le Tsar en était le Grand-Duc. L'autonomie de la Finlande avait toujours été respectée, sa constitution indépendente observée. Nicolas se mit en t^et, dans une vue d'unité, de subordonner la dièète de Finlande au Conseil de l'Empire et de soumettre le Finlandais au service militaire russe. L'indignation fut générale. Le gouverneur, général Bobrikoff, représentant de l'Empereur- Grand-Duc, sévit contre les récalcitrants: il fut assasiné, en juin 1904, sur les marches du Palais du Gouvernement, aux applaudissents de la population tout entière. L'agitation des esprits n'vait fait que croi^?tre depuis lors et donnait lieu périodiquement à de graves incidents. Le Caucase était ensanglanté par des luttes entre Tatars et Arméniens. A Bakou, ils se livraient entre eux de véritbles batailles qui faisaient des centaines de victimes. Les exploitations pétrolières de la presqu'ile 'Apchéron étaient en flammes et des torrents de noire fumée empestaient l'atmosphère. Il fallut envoyer des troupes afin de faire une trouée pour que le Shah de Perse, venant de Saint-Pétersbourg, pu^t rentrer dans ses E'tats. En Transcaucasie, les Tatars faisaient le siège de Coucha ou s'étaient réfugiés de nombreux Arméniens. Les campagnes souffraient également de  troubles en Géorgie où le régime féodal avait laissé de traces devenues insupportables aux populations rurales. En Pologne les troubles reve^taient les formes les plus diverses. Dans les centres industriels, qui s'y trouvent en grand nombre, les ouvriers se mettaient incessantement en grève. Dans les campagnes de violentes manifestations se produisaient contre l'étendue démesurée des domains de la noblesse et ces manifestations dégénéraient fréquemment en voies de fait. Quant à la boureoise, elle s'en prenait au régime russe et, sur ce point, elle rencontrait l'assentiment général. Une nouvelle révolte polonaise était en perspective; pour la prévenir et la réprimer au besoin, le gouvernement se vit obligé de proclamer la lois martiale. Tout ce pays qui, avec les provinces baltiques dont sera question plus loin, comptaient trente pour cent des populations de l'Empire, étaient composés d'alogènes qui n'avaient pas les me^mes griefs, mais ils profitaient tout simultanément, sans qui s'y ait accord entre eux, de la position précaire du giuvernement pour faire valoir contre lui leurs revendications particulières. Dans la Russie russe, celle des Tsars de Moscou, là où florissait le servage, les désordres reve^taient un caractère particulièr de gravité. Les paysans, s'étant formés en bandes, enavhissaient les domains privés, en détruisaient les installations agricoles, brisaient les instruments aratoires, saccageaient les magasins, incendiaient les écuries remise et granges et, bie souvent, par surcroi^t, les habitations des propriétaires. L'action des révolutionnaires s'été sourtout exercée dns les villes et dans le centres industriels, comme Odessa, Nikolaieff, Ekatironslaff et sourtout Moscou. A Moscou se trouvait Oulianoff qui devait y régner douze ans après sous le nonm de Lénine.
Casalino Pierluigi, 8.12.2014